Il faut beaucoup de qualités et de compétences pour réussir sa mission de Maître d’hôtel. Elles pourront toujours être utiles à toute personne qui souhaite un jour changer d’activité ou de secteur. Quand nous sommes à table, nous voyons qu’une partie du haut de l’iceberg derrière ce métier. Ensuite, tout dépend du Maître d’hôtel qui va jouer pleinement son rôle avec passion et celui qui va juste « faire son job » sans aucun sentiment. Votre expérience ne sera donc pas la même. D’un côté, vous aurez envie de revenir dans ce restaurant et vous ne manquerez pas de le promouvoir auprès de votre entourage et de l’autre vous n’aurez pas envie d’y retourner même si le repas est excellent. Le Maître d’hôtel, dont l’amour du travail est perçu parfois comme une vocation, joue un rôle direct dans la fidélisation des clients.

Cela devient difficile pour le secteur de la restauration de recruter du personnel et d’attirer des jeunes dans ce secteur. Denis Courtiade, a créé l’association Ô Service – des Talents de demain. Quel joli nom et surtout quelle belle promesse pour accompagner les jeunes de ce secteur dans leur épanouissement professionnel. Une bonne partie de la profession se fédère pour s’organiser et mettre en ordre de bataille un plan d’actions pour promouvoir leur métier. L’association met en avant des exemples de réussite de Maître d’hôtel. Chacun a son style et chacun a sa réussite. C’est un métier où il est possible de s’épanouir et évoluer vers de grandes responsabilités. C’est un véritable ascenseur social pour les plus travailleurs et les plus motivés.

Les plus beaux palaces ont aussi des difficultés à recruter des collaborateurs pour travailler dans leur restaurant gastronomique. C’est compliqué pour tous les types de restaurant. Il est difficile de promouvoir ce métier auprès des jeunes, et de leurs parents. C’est sans doute aussi une clef essentielle dans le parcours d’un jeune qui réfléchit à son projet professionnel. Les parents portent en eux bien souvent des rêves de carrière qu’ils n’ont pas pu réaliser eux-mêmes et par conséquent rêvent que leurs enfants deviennent ce qu’ils n’ont pas réussi d’être. Triste et inévitable erreur ! Chacun doit avoir la liberté d’agir pour envisager une carrière. C’est un sujet complexe pour un jeune de savoir ce qu’il a envie de faire dans sa vie. Parfois, cela commence à 14 ou 16 ans et pour d’autres après 20 ans. Il y a aussi ceux qui se réveillent à 30 ou 40 ans en prenant conscience de leur erreur du passé et veulent changer d’orientation professionnelle ; finalement, ils auraient mieux fait de suivre leur intuition du départ.

Le regard des autres sur son projet professionnel joue inévitablement un rôle sur sa réflexion. « Mon fils tu seras médecin », mais non maman, je veux travailler dans la restauration et donner du plaisir à des hôtes tout en m’accomplissant dans ce rôle qui me correspond ». « Mon fils a raté sa scolarité, il entre en CAP restauration ». Parfois, des professeurs vont même à objecter auprès de leurs élèves : « si tu ne travailles pas plus tu finiras en restauration ». Qui n’a pas déjà entendu cela au moins une fois dans son entourage. Ce type de propos ont fait beaucoup de mal à la profession. Cette notion de tristesse, de déception s’est propagée au fil des années. Inconsciemment, cela ne motive pas les jeunes à entrer dans la profession avec fierté. L’égo rentre en jeu aussi. La vraie et terrible question à se poser est de savoir si j’ai envie de faire ce métier et mettre de côté toutes les critiques ou regards biaisant votre choix. C’est un sentiment profond que l’on doit écouter.

Il est terminé le temps d’avoir ce sentiment d’infériorité ou de cette vision négative de l’homme de service, le servant, le serviteur ! C’est tout une nouvelle génération qui s’active avec l’aide de leurs pairs pour redorer une profession et pour montrer le plaisir et la passion qu’elle éprouve dans ce métier à multiples facettes. Plus que jamais, il devient important de faire rêver les gens, de les sortir du quotidien, de leur créer des sourires sur-mesure, de leur partager de la bienveillance. Il ne s’agit pas que de mots mais de véritables émotions à transmettre qui procurent du bien-être à son client. En allant au restaurant, vous nourrissez votre corps à deux niveaux : l’esprit et le corps. C’est cette combinaison qui créé l’expérience. Elle est indissociable et de même niveau d’égalité.

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