Boutique hôtel : Un « hôtel particulier » en Afrique

J’ai rencontré Colette Kacoutie, propriétaire d’un boutique hôtel, lors du forum Hostelya de Saint Louis au Sénégal. J’ai été invité à ce colloque pour y présenter l’art de recevoir à la française afin de montrer que chaque pays possède son art de recevoir. L’art de recevoir d’un pays se définit par son histoire, ses coutumes, sa culture et son goût de réinterpréter la tradition. Cet art de recevoir que l’on retrouve dans le sens de l’hospitalité se retrouve dans l’hôtellerie.
Colette Kacoutie, est une femme remarquable et passionnante. Avocate de profession, elle a investi dans un hôtel à Abidjan en Côte d’Ivoire où elle a défini un art de recevoir ivoirien.

Comment vous est venue l’idée d’ouvrir un boutique hôtel à Abidjan et comment est née cette belle aventure pour une personne qui ne vient pas de l’hôtellerie ?

Mon séjour dans une maison d’hôtes, il y a une dizaine d’années, a été le point de départ de cette aventure. Possédant une maison à l’époque en location, 5 000 m2 de jardin en pleine ville et au cœur d’une végétation luxuriante, je me suis dit que l’avenir de cette maison serait celui d’une maison d’hôtes citadine.
Mes seuls atouts étaient ma passion pour les hôtels, ma détermination, mon organisation du fait de ma profession, et surtout, une vision claire de ce que je voulais pour cette maison qui avait bercé mon enfance, à savoir, une place de premier choix, réservée au bien-être et à la nature.
Dès le départ de mon projet, je voulais créer quelque chose de particulier et non normée. Je savais d’ores et déjà ce que mon projet n’était pas, un Bed and Breakfast car cela était trop réducteur. Ce n’était pas une maison d’hôtes puisque je n’habitais pas sur les lieux. Ce n’était pas une résidence hôtelière car il n’y avait pas de kitchenette.
Ce qui est certain, c’est que la qualification de ce projet fut difficile car le concept était unique. Ce qui ressemble le plus à ce concept est celui du Riad marocain qui n’est pas véritablement une maison d’hôtes ni un hôtel même s’il peut avoir le même fonctionnement bien que plus petit (10 chambres maximum). Mais l’emploi du terme « Riad » est trop connoté, et inadapté en zone tropicale.
Boutique hôtel ? C’est un concept peu courant en Afrique, pas toujours bien compris. De plus, le projet était de petite taille.
Hôtel de charme ? Oui pourquoi pas mais ça fait un peu penser à la campagne française, or mon hôtel étant citadin, le terme ne convenait pas ;
Mini-hôtel ? Hôtel de poche ?  Cela aurait pu convenir, mais la connotation était trop péjorative, et l’appellation pas très jolie.
Hôtel-Jardin ? Selon la qualification d’une rédactrice en chef d’un magazine féminin c’était la désignation qui convenait le mieux, car nous privilégions la nature, c’était comme une oasis.
Mais pour nous, le projet rentrait, malgré tout, bel et bien sous la classification générique de ce qu’est un Boutique hôtel.

Comment avez-vous trouvé le nom de votre hôtel ? Quelles ont été les différentes phases de votre réflexion ?

Le Projet s’est tout d’abord appelé « le Lodge » pour faire référence à la notion de nature, aux ambiances sud-africaines, puis « La Villa », mais ce terme est trop commun. Au moment des travaux, on nous demandait s’il s’agissait d’un hôtel ou d’une maison d’hôtes. Nous répondions qu’il s’agissait d’un hôtel, mais qu’il était particulier de par sa petite taille et du fait de son concept. Le nom de l’hôtel devint une évidence : Il s’agissait de l’emploi d’un jeu de mots, clin d’œil volontairement coquin à la connotation chic et cossue des bâtisses parisiennes pour un hôtel situé au cœur d’une ville africaine. Ce décalage m’a plu.
L’hôtel Particulier, cet hôtel-jardin classable dans la catégorie des boutique-hôtels, porte bien son nom, même si certains estimaient au départ qu’il n’était pas assez «  tropical et exotique »…. Mais ce n’est pas le nom qui définit le contenu, c’est ce que nous avons décidé d’en faire.

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